"Je ne dois pas me laisser impressionner. Je ne vais pas me laisser impressionner."
Ainsi vont mes pensées, silhouette anonyme dans les rues de la grande
ville. Pensées résolues, qui contrastent avec mon attitude nerveuse. Dents serrées, mains crispées sur mon luth, je m'avance d'un pas hésitant, cherchant du regard les indices qui me conduiront à ma destination.
"Après tout, ce n'est pas comme si je n'avais jamais vu de maison en pierre... Il y a l'écurie du loueur de chevaux au Bosquet de Domnann... Pas vraiment un endroit habitable, vu l'odeur... Mais après tout, les gens doivent bien s'abriter quelque part quand ils n'ont pas d'arbres..."
Et en effet, il n'y a pas un arbre en vue, mais des maisons si nombreuses que Citrono, jeune Barde exilé de sa terre natale d'Hy Brasil, ne s'est jamais sentie si perdu. Je sais d'instinct que la nuit tombée, il ne fera pas bon rester dans ces rues, malgré mes talents naissants.
Enfin, j'aperçois le repère qu'on m'avais indiqué, un symbole bleu et jaune grossierement gravé sur un mur décrépi. A quelques pas de là, une porte en bois épais, qui laisse filtrer un rai de lumière.
L'atmosphère de la taverne est à la fois chaude et paisible, un contraste étonnant avec l'extérieur. Les clients ont l'air détendu, et malgré les armes et les armures qui pointent parfois sous les tuniques et les capes, nul ne semble craindre pour sa sûreté en ce lieu ; comme s'ils avaient laissé les dangers et les combats sur le pas de la porte.
C'est peut-être le cas, me dis je. Il existe des magies puissantes qui permettent de protéger un lieu, en empêchant les fauteurs de troubles d'en voir l'entrée.
Un peu rassuré, je m'avance jusqu'au comptoir, derrière lequel s'active un humain de race et de d'âge indéterminables, visiblement le maître des lieux.
"Bonjour, mon p'tit. Je peux te servir quelque chose ?"
Question simple, mais qui soulève plus de problèmes que prévu pour moi.
"Bonjour... Heu... est-ce que vous avez... de la bière de pousse de séquoia... ?"
"Ah non, je n'peux pas dire que j'ai ça dans ma cave. D'où est-ce donc qu'vous sortez, pour boire ce genre de chose ?"
"Je viens de Domnann... sur Hy Brasil... l'île des Elfes."
"Ha, les Elfes, hein ? J'en ai déjà eu un ou deux qui sont passés par ici. D'ailleurs le dernier m'a laissé cette jolie bouteille que vous voyez là, sur l'étagère. Il m'a dit que c'était sa boisson favorite, mais moi je la garde pour la décoration. Les clients n'en veulent pas, à cause de la couleur."
En effet, une bouteille de verre ouvragé trône au milieu des pichets de terre. Elle est à moitié remplie d'un liquide épais, verdâtre, tirant sur le jaune. N'osant croire à ma chance, je demandais :
"Vous pouvez m'en servir un verre ? "
"Vous êtes sure ? Ca n'a pas l'air d'une boisson pour les jeunes comme vous."
"Ne vous inquiétez pas pour moi, je crois que je sais ce que c'est."
Apparamment dubitatif, l'aubergiste remplit un gobelet grossier du liquide sirupeux.
L'odeur qui s'élève confirme la supposition d'Ajonc, la première gorgée, savourée lentement, dissipe tous ses doutes.
"De la Sève d'Eté de Caillte Garan."
La générosité n'est pas une qualité chez un tenancier d'auberge, qui risquerait d'être rapidement ruiné, mais la curiosité professionnelle de l'homme l'emporte.
"Y a pas à dire, vous avez l'air d'vous y connaître en boisson elfes et sylvaines. Je vous propose un marché : je vous offre ce verre si vous me dites c'que c'est et comment ça s'fabrique."
La fabrication de la Sève d'Eté n'est pas vraiment un secret, pour la simple raison que personne d'autre que les celtes,sylvains et quelques amateurs éclairés n'en consomment.
Je me penche donc vers l'aubergiste par-dessus le comptoir, et me lance dans mes explications, à voix basse. Les yeux de l'aubergiste s'écarquillent, et lorsque je fini, il rebouche soigneusement la bouteille et la remet à sa place.
"Eh bien, je n'ai plus qu'à attendre qu'un celte ou sylvain passe pour écouler la marchandise, moi... " Une pensée le frappe. "Au fait... vous comptez passer souvent ?"
"Cela dépendra de la réponse à mon message."
"Les Anciens, hein ? Beaucoup d'monde qui d'mande après eux en c'moment. Je n'me plains pas, c'est bon pour les affaires. Le pilier que vous cherchez est là-bas", conclut-il en pointant un recoin de la salle.
Je remercie l'aubergiste, et me dirige vers une petite table à l'écart, sans oublier mon gobelet. Une fois assis, je tire de ma sacoche un large morceau d'écorce lisse et blanche, un petit encrier et une plume courte. Tout en savourant sa boisson, je commence à écrire, se souvenant avec nostalgie des heures passées à apprendre ses lettres sous la direction du filidh Kendu au Bosquet. j'ai eu le temps de réfléchir à ce que j'écrivais, d'abord pendant les longues semaines passées à se cacher dans
les forêts de Domnann pour échapper aux assassins qui rôdent dans le Bosquet, puis sur le chemin de l'exil. Pour suivre sa Voie, la Voie de l'Affinité avec la Musique, pour survivre sans devenir un barde sans âme, je doit m'allier avec d'autres combattants qui suivent les mêmes règles que moi.
"Salutations, Les Anciens.
Citrono, Barde demande à faire partie de votre association. J ai que trop longtemps parcouru d autres cieux (depuis la béta exclusement Alb) je viens sur le monde d hibernia pour pouvoir m y reposer en esperant pour longtemps .
Puissent les branches de vos arbres reverdir à chaque printemps."
Ayant bu la Sève d'Eté jusqu'à la dernière goutte, je me leva et aller fixer mon texte au pilier, déjà couvert de parchemins aux aspects variés : la prose élégante d'un paladin y côtoie l'écriture fine d'un elfe et les caractères étranges de la langue naine. Puis je quitta l'auberge, à regret ; il est temps de trouver un abri pour la nuit dans la forêt voisine.
Dernière édition par le Ven 2 Juin 2006 - 9:26, édité 1 fois
Ainsi vont mes pensées, silhouette anonyme dans les rues de la grande
ville. Pensées résolues, qui contrastent avec mon attitude nerveuse. Dents serrées, mains crispées sur mon luth, je m'avance d'un pas hésitant, cherchant du regard les indices qui me conduiront à ma destination.
"Après tout, ce n'est pas comme si je n'avais jamais vu de maison en pierre... Il y a l'écurie du loueur de chevaux au Bosquet de Domnann... Pas vraiment un endroit habitable, vu l'odeur... Mais après tout, les gens doivent bien s'abriter quelque part quand ils n'ont pas d'arbres..."
Et en effet, il n'y a pas un arbre en vue, mais des maisons si nombreuses que Citrono, jeune Barde exilé de sa terre natale d'Hy Brasil, ne s'est jamais sentie si perdu. Je sais d'instinct que la nuit tombée, il ne fera pas bon rester dans ces rues, malgré mes talents naissants.
Enfin, j'aperçois le repère qu'on m'avais indiqué, un symbole bleu et jaune grossierement gravé sur un mur décrépi. A quelques pas de là, une porte en bois épais, qui laisse filtrer un rai de lumière.
L'atmosphère de la taverne est à la fois chaude et paisible, un contraste étonnant avec l'extérieur. Les clients ont l'air détendu, et malgré les armes et les armures qui pointent parfois sous les tuniques et les capes, nul ne semble craindre pour sa sûreté en ce lieu ; comme s'ils avaient laissé les dangers et les combats sur le pas de la porte.
C'est peut-être le cas, me dis je. Il existe des magies puissantes qui permettent de protéger un lieu, en empêchant les fauteurs de troubles d'en voir l'entrée.
Un peu rassuré, je m'avance jusqu'au comptoir, derrière lequel s'active un humain de race et de d'âge indéterminables, visiblement le maître des lieux.
"Bonjour, mon p'tit. Je peux te servir quelque chose ?"
Question simple, mais qui soulève plus de problèmes que prévu pour moi.
"Bonjour... Heu... est-ce que vous avez... de la bière de pousse de séquoia... ?"
"Ah non, je n'peux pas dire que j'ai ça dans ma cave. D'où est-ce donc qu'vous sortez, pour boire ce genre de chose ?"
"Je viens de Domnann... sur Hy Brasil... l'île des Elfes."
"Ha, les Elfes, hein ? J'en ai déjà eu un ou deux qui sont passés par ici. D'ailleurs le dernier m'a laissé cette jolie bouteille que vous voyez là, sur l'étagère. Il m'a dit que c'était sa boisson favorite, mais moi je la garde pour la décoration. Les clients n'en veulent pas, à cause de la couleur."
En effet, une bouteille de verre ouvragé trône au milieu des pichets de terre. Elle est à moitié remplie d'un liquide épais, verdâtre, tirant sur le jaune. N'osant croire à ma chance, je demandais :
"Vous pouvez m'en servir un verre ? "
"Vous êtes sure ? Ca n'a pas l'air d'une boisson pour les jeunes comme vous."
"Ne vous inquiétez pas pour moi, je crois que je sais ce que c'est."
Apparamment dubitatif, l'aubergiste remplit un gobelet grossier du liquide sirupeux.
L'odeur qui s'élève confirme la supposition d'Ajonc, la première gorgée, savourée lentement, dissipe tous ses doutes.
"De la Sève d'Eté de Caillte Garan."
La générosité n'est pas une qualité chez un tenancier d'auberge, qui risquerait d'être rapidement ruiné, mais la curiosité professionnelle de l'homme l'emporte.
"Y a pas à dire, vous avez l'air d'vous y connaître en boisson elfes et sylvaines. Je vous propose un marché : je vous offre ce verre si vous me dites c'que c'est et comment ça s'fabrique."
La fabrication de la Sève d'Eté n'est pas vraiment un secret, pour la simple raison que personne d'autre que les celtes,sylvains et quelques amateurs éclairés n'en consomment.
Je me penche donc vers l'aubergiste par-dessus le comptoir, et me lance dans mes explications, à voix basse. Les yeux de l'aubergiste s'écarquillent, et lorsque je fini, il rebouche soigneusement la bouteille et la remet à sa place.
"Eh bien, je n'ai plus qu'à attendre qu'un celte ou sylvain passe pour écouler la marchandise, moi... " Une pensée le frappe. "Au fait... vous comptez passer souvent ?"
"Cela dépendra de la réponse à mon message."
"Les Anciens, hein ? Beaucoup d'monde qui d'mande après eux en c'moment. Je n'me plains pas, c'est bon pour les affaires. Le pilier que vous cherchez est là-bas", conclut-il en pointant un recoin de la salle.
Je remercie l'aubergiste, et me dirige vers une petite table à l'écart, sans oublier mon gobelet. Une fois assis, je tire de ma sacoche un large morceau d'écorce lisse et blanche, un petit encrier et une plume courte. Tout en savourant sa boisson, je commence à écrire, se souvenant avec nostalgie des heures passées à apprendre ses lettres sous la direction du filidh Kendu au Bosquet. j'ai eu le temps de réfléchir à ce que j'écrivais, d'abord pendant les longues semaines passées à se cacher dans
les forêts de Domnann pour échapper aux assassins qui rôdent dans le Bosquet, puis sur le chemin de l'exil. Pour suivre sa Voie, la Voie de l'Affinité avec la Musique, pour survivre sans devenir un barde sans âme, je doit m'allier avec d'autres combattants qui suivent les mêmes règles que moi.
"Salutations, Les Anciens.
Citrono, Barde demande à faire partie de votre association. J ai que trop longtemps parcouru d autres cieux (depuis la béta exclusement Alb) je viens sur le monde d hibernia pour pouvoir m y reposer en esperant pour longtemps .
Puissent les branches de vos arbres reverdir à chaque printemps."
Ayant bu la Sève d'Eté jusqu'à la dernière goutte, je me leva et aller fixer mon texte au pilier, déjà couvert de parchemins aux aspects variés : la prose élégante d'un paladin y côtoie l'écriture fine d'un elfe et les caractères étranges de la langue naine. Puis je quitta l'auberge, à regret ; il est temps de trouver un abri pour la nuit dans la forêt voisine.
Dernière édition par le Ven 2 Juin 2006 - 9:26, édité 1 fois